Biographie

Depuis plus de 20 ans, Melissmell partage avec un public qui lui est fidèle, ses combats, ses engagements sociétaux, ses combats personnels. Elle a toujours su trouver le parfait équilibre, donner un peu d’elle sans jamais oublier l’autre. Tout s’imbrique.

Elle s’est fait connaitre par la scène, la scène rock alternative où elle a fait ses armes dans les pas de Mano Solo, Saez, Noir Dez … cette scène rock qui résonnait fort dans l’hexagone. Avec Aux Armes, elle imposait SON rock, et surtout une voix qui avait déjà vécu mille vies, éraillée, en colère. Mélanie Coulet à la ville, Melissmell sur scène n’a jamais renié son engagement contre les injustices, le racisme, la connerie en général. Contre vents et marées, elle a tracé sa route, sans jamais douter de ses convictions, ni les renier alors que dans le marasme général, certains ont préféré édulcorer leur discours.

À peine finit t’elle sa tournée avec Frères 2 misères (autour de Mano Solo), qu’elle présente son cinquième album. Dans la veine des précédents, les guitares d’Antoine Halet  (également guitariste d’Aston Villa) vrombissent toujours, allégées sur certains morceaux par la présence des Ogres de Barback et leur panoplie d’instruments dont les bugle, flûte, cuivres, violons, violoncelles… Matu (Mano Solo, Indochine, Amadou et Mariam) est quant à lui aux claviers et piano. L’album est riche et foisonnant, à l’instar de la créativité sans faille de Melissmell. Co-autrice de tous ses morceaux, elle a réalisé chaque dessin qui accompagnera les chansons sur le livret, dévoilant avant même d’écouter une artiste toujours combattante mais apaisée, qui a laissé entrer la lumière dans son univers souvent sombre. Elle a aussi créé, avec des images d’archives et un peu d’IA des vidéos pour chacun des morceaux du disque. Sans forcément donner toutes les clés de ses chansons poétiques et imagées, elle exprime ce qu’elle a sur le cœur, de diverses manières.  

Ce n’est pas un hasard si ce cinquième album s’intitule Olympe. Hommage à une militante, une femme qui ne s’est jamais résignée, malgré toutes les embûches, à écrire et revendiquer l’égalité des droits pour les femmes, les enfants, une femme qui a milité contre l’esclavagisme. Une femme aussi mariée de force et qui s’est émancipée. Une boussole pour nombre d’entre nous. Une femme dont le nom ne devrait jamais tomber dans l’oubli.

Melissmell a distillé tout au long de ces vingt dernières années ses combats personnels. Sa bipolarite, son combat du quotidien, qui avait rendu l’arrivée de son enfant presque inespérée. Et pourtant, « entre deux poles », il est né celui à qui elle rend un si bel hommage dans J’ai tant aimé.

Elle nous émeut, lorsqu’elle lui chante « C’est sûr, il y aura toujours dans nos gènes, les roses et leurs épines, Je tâcherai de panser nos plaies, mon fils, quand la fleur nous abime ». On l’aime Mélanie quand elle se livre ainsi, lorsque dans ses fulgurances, elle partage ses combats les plus intimes et pourtant si universels. Cette maladie qu’elle dompte par des mots qu’elle arrive à poser, car « C’est au fond du trou que j’peux rebondir » nous dit-elle dans La lumière. Elle dévoile aussi ses blessures, de la séparation dans Tu penseras à moi, pas vengeresse mais libérée d’un oppresseur.

Elle reprend le pouvoir à travers ses chansons, dans sa vie, dans l’amour, dans ses rêves les plus fous. Là où elle le peut, alors qu’elle continue de mener sa Révolution, elle qui a encore « Encore bien des hymnes à écrire, Encore bien des doigts d’honneur », dans son titre Au nom de la Révolution.

Cette plume poétique permet d’adoucir ce qu’il y a de plus dur à accepter, notamment le sort des déracinés (À bon port).

Et puis, bien évidemment, le combat féministe vient sceller ces chansons, à travers Olympe, ce titre dans lequel elle dit « Dans nos combats, nos irrévérences, On entonne le slogan, Ni dominantes ni dominées Pour que demain s’habille d’équité”.  

Elle a la fleur au fusil, il n’empêche qu’elle reste une combattante, dans sa vie de femme, de mère et de militante.

– Stéphanie Berrebi